« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. »
Gandhi
Entre choisir de passer la journée de demain avec notre meilleur(e) ami(e) ou avec un parfait inconnu, nos ressentis sont totalement différents. Dans le premier cas, on se ferait une joie à l’avance de ce moment et dans le second, on pourrait se sentir mal à l’aise voire stressé et c’est normal puisque l’inconnu fait généralement peur de prime abord. Alors… pourquoi en serait-il autrement avec nous-même ?
Et si c’était le fait de ne pas se connaître soi-même qui générait en nous un sentiment de peur à l’idée d’être seul? Ou qui nous conduisait parfois à agir comme notre pire ennemi ? Et si les difficultés à déterminer ce que nous voulons faire de notre vie, et à comprendre la raison de notre présence sur Terre venaient du simple fait d’être un inconnu pour nous-même ?
Se connaître pour donner du sens à sa vie.
« La connaissance de soi est le commencement de la sagesse. »
Aristote
Lorsqu’on se connait, prendre des décisions devient facile. Notre pouvoir est entre nos mains et plus personne ne peut nous imposer nos choix. Nous redevenons cet être libre capable de faire ses choix en toute connaissance de cause parce que nous savons ce qui est bon pour nous et c’est ce que nous voulons !
Apprendre à se connaître permet également de savoir quels sont nos besoins, où sont nos limites et nous permet de lâcher prise lorsqu’il le faut. Cela favorise également l’ouverture et de ce fait, nous ressentons plus de compassion pour les autres, nous sommes plus en empathie avec eux.
Se découvrir grâce aux épreuves que nous traversons.
« La vie n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre comment danser sous la pluie. »
Sénèque
Lorsque les épreuves sont vécues dans l’incompréhension, à long terme, des schémas répétitifs peuvent s’installer et nous enfermer dans un chemin de vie étriqué dans lequel il nous sera impossible de nous réaliser pleinement.
En effet, lorsque nous ne comprenons pas le sens de ce que nous vivons, pour nous défendre face aux épreuves, nous enfouissons inconsciemment nos blessures et développons des stratégies pour nous protéger. Bien sûr, ces défenses nous sont nécessaires dans un premier temps pour assurer notre construction ; cependant à plus long terme, elles ne sont tout simplement plus adaptées à notre présent et ne nous sont plus utiles. Pire encore… elles s’actionnent devant la moindre résonance d’une souffrance passée nous causant toujours plus de souffrance et d’incompréhension. Imaginons que quelqu’un vous marche sur un orteil déjà blessé, on comprend que votre réaction soit beaucoup plus vive que si votre orteil était en parfait état !
Lorsque nous prenons conscience que ce que nous vivons ne nous arrive pas par hasard mais parce que nous avons un apprentissage à faire, cela nous permet déjà de prendre de la hauteur et d’être plus positif face aux situations vécues. Ensuite, il nous faut nous rappeler que nous sommes maître de notre vie et détenons le pouvoir de faire changer les choses.
Devant une situation, une première avancée pourrait déjà être de transformer nos « pourquoi » en « que » et passer d’un « pourquoi cela m’arrive-t-il ? » à « que puis-je faire pour trouver une solution ? » Les « pourquoi » auront tendance à nous maintenir dans le passé alors que les « que » aident à aller de l’avant.
Apprendre à se connaître à travers l’autre.
« Autrui, c’est l’autre, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi. »
Jean-Paul Sartre
D’après C. G. Jung, « Tout ce qui nous irrite chez les autres nous conduit à une meilleure connaissance de nous-mêmes ». En effet, à cause du phénomène de projection, nous avons grâce à l’autre, une occasion de voir ce que nous ne sommes pas capables de voir en nous-mêmes ou ce que nous ne voulons pas voir. C’est ce que l’on appelle « l’effet miroir ».
Par exemple, une personne qui croit fondamentalement en la valeur du partage aura du mal à assumer ou admettre sa part d’égoïsme (qui serait en complète contradiction avec ce qu’elle croit être ou devoir être). Plutôt que de se sentir tiraillée entre ces deux parties d’elle-même, elle préfèrera ne pas voir cette partie d’elle-même et rejettera avec indignation l’égoïsme chez les autres.
Les projections peuvent se faire soit par rapport à ce que nous détestons chez l’autre, soit par rapport à ce que nous admirons. Lorsque nous admirons les qualités de quelqu’un, nous ignorons encore que celles-ci font également partie de nous-même.
Pour se connaître, il faut s’accepter.
« Tant que tu t’inquiéteras de ce que les autres pensent, tu seras en leur pouvoir. Lorsque tu n’auras plus besoin de leur approbation, tu pourras assumer ton propre pouvoir.»
Neal Donald Walsch
Plutôt que d’essayer de contrôler ces aspects que nous n’aimons pas chez les autres et encore moins chez nous, nous devons apprendre à les accepter. Et pour cela, nous devons d’abord prendre conscience de ces points obscurs et découvrir ce qu’ils peuvent nous apporter de positif afin de profiter de leurs bons côtés. Lorsque nous serons réconciliés avec ces traits chez nous, nous serons en mesure d’également de les apprécier chez les autres. C’est ce qui nous aidera à apaiser les tensions relationnelles avec autrui : faire la paix avec soi-même permettra également de faire la paix avec autrui.
Prendre le chemin de la connaissance de soi.
« Ne crois pas que ta vérité puisse être trouvée par quelqu’un d’autre. »
André Gide
Nous avons tendance à croire que les solutions et les changements vont venir de l’extérieur. Or, tout est en nous. Les meilleurs apprentissages sont ceux qui se basent sur nos expériences car c’est grâce à elles que nous comprenons, agissons, évoluons. Il faut expérimenter pour intégrer.
Apprendre à se connaître est une aventure merveilleuse mais demande de la patience et d’être prêt à changer. En effet, c’est souvent difficile de sortir de sa zone de confort pour se confronter à soi-même. Mais il faut se rappeler que c’est pour mieux nettoyer ce qui doit l’être et se libérer.
Sur ce chemin, il y a des hauts et des bas, des moments d’exaltation face aux avancées vécues mais aussi des moments de découragement et de doutes lorsque la progression se fait moins rapidement. Mais tout cela est normal et fait partie du processus. Il suffit simplement d’être indulgent avec soi-même car il est important de s’accorder du temps et respecter son rythme de progression.
Entamer un chemin vers soi nous permet de prendre conscience de nos ressources, de nos forces et de nos faiblesses, de nos qualités et de nos défauts et de se débarrasser de nos croyances limitantes et de nos schémas répétitifs. Chacun d’entre nous est un être exceptionnel et personne ne peut s’autoriser à nous faire penser le contraire !