Sortir de sa zone de confort

On entend souvent cette expression « Sortir de sa zone de confort »… Mais que signifie-t-elle au juste ? Qu’est-ce que la zone de confort ? Et d’ailleurs… pourquoi vouloir en sortir ?

La zone de confort, c’est quoi ?

Pour en arriver à la notion de « zone de confort », il faut d’abord revenir à la notion de besoin.

Ceux-ci se répartissent en deux grandes catégories : les besoins primaires et les besoins secondaires.

Les besoins primaires correspondent aux exigences vitales de chaque individu. Ils comprennent des besoins physiologiques (manger, boire, dormir, …) et des besoins de sécurité qui s’expriment sur le plan matériel, financier, émotionnel et sur le plan de notre environnement (sécurité de l’emploi, sécurité affective et familiale, …).

Les besoins secondaires sont, quant à eux, des besoins psychologiques qui ne pourront être satisfaits que lorsque les besoins primaires seront comblés. On trouve parmi ces besoins : le besoin d’appartenance (à un groupe, à une famille), le besoin d’estime (être considéré et reconnu par les autres) ou le besoin d’accomplissement (développement spirituel et moral, atteindre un objectif personnel) .

Ces besoins ont été hiérarchisés sous la forme d’une pyramide à cinq niveaux par le psychologue Abraham Maslow. Cette pyramide se lit du bas vers le haut ; le premier niveau est constitué des besoins physiologiques, et le dernier correspond à la réalisation de soi. On monte dans la pyramide à chaque fois que le besoin du niveau inférieur est comblé.

Puisque les besoins primaires doivent être en priorité satisfaits, le cerveau va donc chercher à ressentir en permanence cette sensation de sécurité qui leur est liée, et c’est ce qui va définir en grande partie notre zone de confort. Dans celle-ci, nous sommes capables de garder le contrôle et ne ressentir qu’un faible niveau de stress ou d’anxiété.

C’est parce que nous nous y sentons en sécurité que cette zone de confort est rassurante et que nous y sommes à l’aise. Certains vont s’en satisfaire alors que d’autres éprouveront à un moment le besoin d’en sortir pour trouver un nouvel épanouissement.

Par conséquent, la zone de confort est un concept psychologique, un espace de sécurité intérieure. Elle nous est personnelle. C’est une zone dans laquelle nous nous sentons rassurés et en sécurité car c’est la zone du connu, la zone de ce que nous maîtrisons.

C’est aussi une zone au-delà de laquelle il faudra s’aventurer pour pouvoir évoluer.

Pour sortir de cette zone de confort, on fait comment ?

Parfois, c’est simplement la vie qui se chargera de nous expulser de cette zone de confort par un accident ou des problèmes de santé qui vont nous pousser à affronter au mieux la situation afin de définir une nouvelle zone dans laquelle à nouveau nous épanouir.

Sortir de sa zone de confort peut également résulter d’une volonté personnelle. En effet, nous pouvons parfois avoir l’impression de stagner, de ne pas évoluer et nous en sentir frustrés ou amers. Nous prenons conscience que quelque chose doit changer, car notre vie ne nous convient plus. C’est donc qu’il va falloir sortir de notre routine et de ces habitudes qui nous sécurisent. Ne rien changer serait en effet le meilleur moyen que rien ne change !

« La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. »
Albert Einstein

Parfois, c’est assez simple de trouver comment faire. C’est un challenge qu’on va relever qui va nous permettre d’évoluer. On va sortir de notre zone de confort en acceptant un nouveau boulot, en déménageant, …

Dans d’autres cas, prendre conscience de sa zone de confort n’est pas forcément évident. On ressent un certain mal-être, on ne se sent plus vraiment bien dans notre vie sans pour autant avoir envie de tout bousculer, on sent qu’on a besoin d’autre chose mais on ne sait pas par où commencer.

Des premières pistes de réflexion pourraient nous être apportées par les autres. Si vous avez lu l’article sur la connaissance de soi, vous savez que, parce que les autres sont notre propre reflet, il suffit d’observer nos propres réactions pour comprendre quels sont les points à travailler. Prenons l’exemple d’un de vos collègues qui vient d’avoir une promotion que vous n’avez pas osé demander… Ce collègue, vous l’appréciez beaucoup en temps normal, mais là, au lieu de vous réjouir pour lui, il vous agace ! On pourrait donc se demander si l’agacement que vous ressentez vis-à-vis de lui n’est pas un indice pour vous faire prendre conscience que vous manquez peut être d’assurance et de confiance en vous pour envisager un poste avec plus de responsabilités.

Ici, c’est en travaillant sur nous-même et en apprenant à mieux nous connaître que nous allons pouvoir mieux cerner notre zone de confort et ainsi être capable d’en sortir. Mais pour évoluer, il faut d’abord en avoir envie. Ensuite, il faut accepter de reprendre notre pouvoir : rien n’est figé et nous pouvons à chaque instant décider de quoi notre avenir sera fait. Pour cela, il nous faut accepter de prendre en main les rênes de notre vie et agir, car c’est par l’action que nous pourrons sortir de notre zone de confort.

Oui mais… sortir de sa zone de confort, ça fait peur !

Et c’est vrai …

Face à l’inconnu, nous ressentons de la peur et l’envie de fuir car l’inconnu est synonyme de danger potentiel. Se lancer dans une nouvelle expérience signifie aussi accepter de prendre le risque de faire une erreur, voire d’échouer, ce qui nous renverrait à la croyance limitante que nous ne sommes pas à la hauteur ou incapable de réussir. Nous pouvons même adopter certains comportements dont le but inconscient est uniquement de nous prouver à nous même que nous avions raison de ne pas passer à l’action.

Inconsciemment, nous sommes capables de développer tout un tas de stratégies pour ne pas sortir de notre zone de confort (croyances limitantes, auto-sabotage, actes manqués…). Malgré tout, même si certains schémas nous enferment, ils ne sont pas totalement négatifs car ils nous servent aussi à nous protéger en nous permettant d’envisager les pires scénarios et donc d’anticiper les difficultés.

Alors que faire pour sortir de cette zone de confort ?

Et si une première réponse venait tout simplement du lâcher prise par rapport à nos peurs. On ne peut pas le nier, sortir de sa zone de confort comporte des risques. Et si nous adoptions tout simplement une nouvelle attitude ?

« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. »
Nelson Mandela

Et si nous nous accordions le droit d’échouer, de ne pas toujours être à la hauteur ? Toute erreur est synonyme d’apprentissage et c’est peut-être en nous pardonnant les erreurs faites par le passé et en acceptant de nous tromper que nous pourrons avancer et développer de nouvelles compétences. Nous avons des forces sur lesquelles nous pouvons nous appuyer mais nous pouvons également compter sur nos erreurs comme source d’enrichissement.

Cette nouvelle acceptation de notre imperfection va renforcer notre confiance en nous, ce qui nous permettra de trouver un nouvel espace de paix intérieure pour avancer en étant plus en phase avec nous-même. Nous serons ainsi mieux armés pour oser enfin faire un pas en dehors de notre zone de confort et affronter l’inconfort qui en résulte.

Et on commence par où ?

Pour commencer, il est important de se fixer des objectifs atteignables et les tenir. Inutile de mettre la barre trop haut et risquer de se retrouver dans une situation de panique.

C’est l’action et l’expérimentation qui vont nous permettre de prendre conscience des forces qui dorment en nous. C’est dans la réalisation de petits objectifs que nous allons pouvoir nous prouver à nous-mêmes que nous en sommes capables.

C’est également parce que nous aurons vécu cette expérience de l’intérieur que notre confiance et notre estime de soi vont s’accroitre.

Et plus les petites victoires vont s’accumuler, plus nous trouverons la motivation et l’envie de continuer à nous dépasser. Et avec un peu de persévérance, un objectif qui semblait inaccessible il y a encore quelques mois ne sera finalement plus si loin que ça…